Otto
Muehl

Révoltée, provocante, iconoclaste, les épithètes les plus radicales ne suffiraient à décrire la radicalité de la démarche artistique prônée par Otto Muehl. En guerre contre la peinture et une certaine conception de l’ordre social, il annonçait dès 1962 son intention en ces termes : « Le sadisme, l’agression, la perversité, l’obscénité […] sont des moyens de lutte exemplaires contre le conformisme, le matérialisme et la stupidité. »

Pour mener à bien son entreprise de destruction des règles sociales par l’art, le fondateur de l’actionnisme viennois privilégie au début des années 1960 l’authenticité de l’expérience aux médiums traditionnels. Les actions de Muehl se distinguent rapidement par une forte dimension scatologique et sexuelle, devenant les plus subversives de toute la production actionniste. En 1971, il fonde la communauté utopiste Friedrichshof prônant une culture de la rupture et une révolution sexuelle totale.

Otto Muehl a été condamné à sept années de prison en 1991 pour viols et sévices sexuels sur mineurs. À l’issue de sa peine, il s’est installé au Portugal où il a fini ses jours.

Le travail d’Otto Muehl a été montré pour la première fois par la Collection Pinault en 2009-2011 lors de l’exposition « Mapping the Studio » tenue entre Palazzo Grassi et Punta della Dogana.