Jean-Luc
Moulène

Depuis près de trente ans, Jean-Luc Moulène produit un œuvre singulier et inclassable, questionnant sans cesse son propre statut. Le crédo selon lequel son travail se caractérise par « l’évidence absurde, l’horrible révélation, l’éclat de rire » témoigne de son esprit de dérision.

Dans les années 1990, Jean-Luc Moulène réalise des photographies d’objets. Il y appose un regard clinique et impersonnel, dont la série Disjonctions est représentative. C’est par les Objets de grève, série photographique recensant les détournements de l’outil de production par les ouvriers, que l’artiste accède à la notoriété. À la fin des années 1990, la sculpture, l’installation et le dessin font leur apparition. S’opposant aux représentations esthétisantes, Moulène développe une recherche formelle empreinte d’ironie et d’humour. Ses objets improbables, à l’instar de ses assemblages issus d’un processus d’érosion ou de ses sculptures nées d’une modélisation en trois dimensions, s’agencent tel un cabinet de curiosités à la fois cryptique et fantasque.

Les œuvres de l’artiste au sein de la Collection Pinault sont particulièrement évocatrices de cette dernière période. Elles ont été présentées pour la première fois en 2015 lors de l’exposition « Slip of the Tongue » à Punta della Dogana.