Rubber Dread

1989

Chambres à air de bicyclette en caoutchouc, support en métal trouvé, boule en caoutchouc rouge

131,4 × 53,3 × 50,8 cm

Une forme molle, comme une tête encapuchonnée est posée sur un pied : en s'approchant, on découvre une sorte de coiffe nattée, faite à l'aide de chambres à air dégonflées de vélos dont les extrémités pendent comme des dreadlocks, ces impressionnantes mèches de cheveux portées par les rastafari. Cette perruque qui rappelle à la fois celles des magistrats, issues des usages de l'ancien-régime - celui de la traite et de l'esclavagisme- résonne comme un sinistre « scalp ». Il couvre un ballon dégonflé en guise de porte-postiche. Composée à partir de réalités matérielles chargées de sens liées à la culture afro-américaine, Rubber Dreads (« Mèches de caoutchouc ») est aussi un jeu de mot à l'ironie mordante, le mot dread étant polysémique en anglais.

Les actes de magie tragique que David Hammons accomplit dans son travail donnent lieu à des œuvres sarcastiques qui interrogent l'histoire et l'identité afro-américaine, l'américanité et à l'héritage esclavagiste et colonial.

Cette œuvre a été présentée pour la première fois en 2021 par la Collection Pinault dans l'exposition inaugurale de la Bourse de Commerce, intitulée « Ouverture ».

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