Eucalipto - corpo elétrico
Huile sur toile
100 × 76 cm
Pour la série dont est tirée cette œuvre, Oba a choisi le nom « corps électrique » en hommage à l'ode éponyme de Walt Whitman, dans laquelle le poète américain célèbre l'union de l'âme, du corps et de la nature. Le tableau représente une scène surnaturelle, mystique, hallucinée, qui évoque les esthétiques symbolistes et surréalistes. Au pied d'un eucalyptus au tronc coupé et lévitant, un corps noir, au chef auréolé à la manière des saints personnages des retables primitifs italiens, est étendu au sol. Dans une sorte de révérence ou de communion, il tend une coupe à la lune qui émerge dans un ciel bleuté, entre chien et loup. Dans la sagesse populaire des guérisseurs, l'eucalyptus est un arbre qui attire les énergies positives, calme les émotions, la respiration et la circulation sanguine.
Selon Antonio Oba, ce tableau se veut l'exaltation d'un ensemble de sensations infimes du quotidien, des petits riens qui lui sont chers– l'odeur des feuilles, les changements de couleur et de luminosité du ciel, les vibrations du sol lorsque l'on marche pieds nus – autant qu'une invitation à vivre en symbiose avec son environnement. « Tout cela constitue pour moi une série d'expériences et d'apprentissages qui ont eu lieu par le biais d'enseignements oraux, par ma grand-mère et mon grand-père maternels ; et cette tradition orale, cette sagesse non écrite du savoir transmis de génération en génération est un aspect très présent […] ; les mots "magiques" d'un guérisseur, les onomatopées, les idiomes et les jargons du dialecte de la campagne sont les véritables ressorts d'une culture à laquelle je suis affectivement lié et que je ravive lorsque je visite le Minas Gerais, par exemple, ce Brésil profond, en marchant dans ses rues, en écoutant Milton Nascimento, ou en lisant Guimaraes Rosa ».