Charles Ray

Charles Ray, Boy with frog, 2009

Bourse de Commerce

Sous le commissariat de
Caroline Bourgeois

Depuis les années 1970 et au long de presque cinquante ans de création, Charles Ray est devenu l’une des figures les plus marquantes de la scène artistique internationale. Son œuvre sculpté, saisissant, singulier, sans équivalent, frappe par sa force d’invention et de questionnement.

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À partir du 16 février 2021, cet œuvre fait l’objet d’une carte blanche offerte à l’artiste : deux expositions coprésentées par la Bourse de Commerce — Pinault Collection et le Centre Pompidou. Cette double et importante exposition monographique, inédite en France et en Europe par son ampleur, a été conçue depuis 2018 par les deux institutions en étroit dialogue avec l’artiste ; elle est accompagnée d’un catalogue commun, en coédition.


Le corpus total de l’œuvre de Charles Ray étant composé d’une centaine de sculptures, c’est plus d’un tiers de son œuvre sculpté qui se trouve présenté à Paris pour la première fois, avec près d’une vingtaine d’œuvres à la Bourse de Commerce — Pinault Collection comme au Centre Pompidou. 


Les deux expositions ont été pensées, de façon distincte et complémentaire selon deux points de vue différents : d’une part, celui issu d’un dialogue de l’artiste avec Jean-Pierre Criqui pour le Centre Pompidou, d’autre part, celui partagé par l’artiste et Caroline Bourgeois pour Pinault Collection à la Bourse de Commerce.

Avec deux expositions simultanées à Paris, Charles Ray joue du thème du double – à la fois même et autre – qui traverse son œuvre depuis bientôt un demi-siècle. Chacune présente un éclairage singulier, tout en instaurant un jeu d’échos et de renvois de l’une à l’autre. Proposition inhabituelle, voire inédite, qui permet de saisir la variété propre au parcours du sculpteur, ce double coup de projecteur constitue aussi un événement en matière d’histoire des expositions.


Né en 1953 à Chicago et vivant à Los Angeles, Charles Ray compte parmi les quelques artistes de sa génération qui ont infléchi durablement l’histoire de l’art récent. Très diverse, bien que restreinte en quantité, son œuvre procède d’une question sans cesse reprise et modulée : « Qu’est-ce que la sculpture ? » Informé par une profonde connaissance de son art, Charles Ray élabore une large gamme de réponses qui va à rebours de tout sens univoque et de toute interprétation imposée.

Mêlant, à l’occasion, non sans un certain humour, modèles historiques (la Grèce antique, la Renaissance italienne) et scènes ou objets de la vie quotidienne, ses sculptures, par leur espacement subtilement concerté, par leur syntaxe, créent l’espace qu’elles occupent. Par la dimension temporelle de leur appréhension, qui suppose des spectateurs en mouvement partageant cet espace, elles s’inscrivent dans une durée double : celle de leur expérience, toujours en devenir, et celle, libre et illimitée, des résonances qu’elles font naître en chacune et chacun.


Éclairant toutes les facettes de l’œuvre de l’artiste et sans narration rétrospective, les deux expositions se font écho autour de la  présentation de deux mannequins de haute stature intitulés chacun Fall ’91 (1992) ainsi qu’avec Tabletop (1988) et How a Table Works (1986), deux tables portant une nature morte composée objets. L’exposition au Centre Pompidou montre plutôt des œuvres des années 1970-1980 aux années 2000, tandis que l’exposition à la Bourse de Commerce — Pinault Collection porte un regard sur la figuration humaine depuis les années 1990 jusqu’aux œuvres les plus récentes, certaines étant inédites.