Girl on Pony

Girl on Pony représente une jeune fille – en l’occurrence, la filleule de l’artiste – chevauchant son poney, qui demeure pour l’essentiel hors cadre. Si l’image semble se dérouler dans le monde contemporain – en attestent les vêtements et les accessoires de la cavalière –, la forme prise par la figuration renvoie à une époque beaucoup plus éloignée : le profil strict du personnage et la technique du bas-relief rappellent les tombeaux égyptiens, les frises des temples et le flanc des sarcophages grecs. Ce va-et-vient temporel est accentué par l’irisation que provoque l’aluminium. 

L’image ordinaire d’une jeune fille s’adonnant à son passe-temps prend alors une portée sacrée. Solidement ancré sur la selle, le visage esquissant un curieux sourire plein de malice et de confiance, le personnage prend une dimension tout à fait sin-gulière. Le relatif effacement du cheval comme celui des traits de la jeune fille contrastent avec le soin apporté aux détails des harnachements et des vêtements. Comme souvent chez Charles Ray, la différence de traitement entre les multiples surfaces aiguise l’engage-ment perceptif du spectateur, qui comprend alors que l’œuvre est composée de diverses valeurs spatiales, quand bien même l’image se déploie essentiellement en deux dimensions.

Girl on Pony, à l’image de The New Beetle, peut renvoyer à l’enfance, à l’éducation et aux stéréotypes genrés.