Contrapposto studies, I through VII

2015 - 2016

Installation vidéo HD (couleur, son stéréo, en boucle) Élément vidéo (Contrapposto Study I): 7 min. 5 sec. Élément vidéo (Contrapposto Study II): 7 min. 5 sec. Élément vidéo (Contrapposto Study III): 62 min. 19 sec. Élément vidéo (Contrapposto Study IV): 7 min. 5 sec. Élément vidéo (Contrapposto Study V): 63 min. 21 sec. Élément vidéo (Contrapposto Study VI): 7 min. 5 sec. Élément vidéo (Contrapposto Study VII): 62 min. 19 sec. Co-propriété de la Pinault Collection et du Philadelphia Museum of Art. Le soutien financier pour le Philadelphia Museum of Art est rendu possible grâce à la générosité de nombreux donateurs

Avec Contrapposto Studies, I through VII (2015/2016) Bruce Nauman revisite une  œuvre antérieure, la vidéo Walk with  Contrapposto, 1968 (salle 4) – une exception pour l’artiste. L’œuvre de 2015/2016 est présentée à travers un dispositif multicanal plus complexe grâce à l’emploi des techniques d’image et de son les plus récentes. La possibilité d’utiliser des moyens technologiques plus développés pour atteindre des résultats que Nauman ne pouvait obtenir dans les années 1960 semble, en effet, avoir été la principale motivation pour ce retour surprenant à une œuvre de jeunesse.
Presque cinquante ans plus tard, pour Contrapposto Studies, I through VII, Bruce Nauman se filme à nouveau dans son atelier vêtu de manière simple, d’un t-shirt et d’un jean. Tout comme dans Walk with Contrapposto, il cherche à marcher en ligne droite, les mains croisées derrière la tête, en maintenant une pose en contrapposto. L’artiste a ensuite segmenté et coupé numériquement les images de ce film et présenté ces fragments sous forme de sept projections imposantes. La colonne sonore qui provient de la manipulation de l’image devient donc plus complexe grâce à la fragmentation accrue de la vidéo. La différence essentielle – rendue technologiquement possible –  par rapport à Walk with Contrapposto consiste dans l’inversion du rapport entre figure et arrière-plan: contrairement à l’œuvre de 1968, dans Contrapposto Studies, I through VII, le corps semble toujours rester à la même place, tandis que le mur derrière monte et descend en mouvement continu.


L’échelle de la projection corrobore la monumentalité du corps en en soulignant ainsi les références à la sculpture classique et au contrapposto. Dans ce sens, le nombre de projections choisi par Nauman n’est guère anodin: il renvoie au concept classique de la proportion idéale du corps humain en sept parties, qui lui est cher.
Néanmoins, contrastant avec cet idéal classique, les projections mettent à nu un corps vieillissant, en prise avec le temps (torse plus lourd, équilibre chancelant). Nauman se montre simultanément de face, de côté et de dos, en négatif et en positif – manière de se donner à voir dans son entièreté et sans aucun artifice – alors qu’il est en train de mettre à l’épreuve son sens de l’équilibre et sa propre condition physique. Cette œuvre dépeint ainsi sans détours ni concessions le processus de transformation du corps par le temps. 

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