Performance I

Florian Krewer explore la vie de jeunes, qui vivent seuls ou en groupe dans des lieux urbains indéterminés, pris entre tension et vulnérabilité. Fuyant une lecture unidimensionnelle, les personnages des peintures de Krewer semblent échapper à ces situations tendues par une sorte de lévitation et un placement dynamique des personnages sur la toile. Les arrière-plans sombres, de nuit, contrastent avec de surprenants roses, violets ou bleus intenses et des blancs et bruns plus sourds. Il déploie sa recherche picturale avec rage et risque. L’animalité et la violence humaine sont de plus en plus présentes, et se voient dans ses nouvelles œuvres, vues dans l’atelier. La facture de chacune de ses peintures, où celle-ci s’étale, s’accentue, se mélange, s’agrandit dans sa palette. Elles prennent également une dimension de plus en plus monumentale. Il travaille bien entendu la lumière, la tension entre les éléments et les expressions. 

Comme il en parle : « Mon but, c’est de réinventer quelque chose avec la peinture, à chaque nouvelle toile. Dans certaines d’entre elles, il y a en effet beaucoup d’épaisseur, mais je n’entends pas procéder comme ça indéfiniment. Il s’agit plutôt d’alterner les couches minces et les couches plus épaisses en fonction de ce sur quoi je veux mettre l’accent. Tout ce qu’on peut faire avec la peinture et la couleur est vraiment fascinant ! » Ses inspirations viennent de toute origine, des situations qu’il vit lors de ces folles sorties nocturnes en prenant des photos, comme des images trouvées qui peuvent le marquer ou alors sa propre imagination, mais les sujets évoquent souvent les difficultés de vivre. Il y a un équilibre précaire entre se tenir, danser ou tomber.