The Twitcher

2009

Huile sur toile

200 × 119,8 cm

La femme dont la stature s'étire sur toute la hauteur sur un fond neutre semble s'être arrêtée en marche pour porter son attention vers vous, dans un sursaut, comme si un appel l'avait tirée de ses pensées, interrompant sa marche. Le spectateur, saisi par le tableau, lui retourne son regard.

Cette œuvre, réalisée en une journée, fait partie des « tableaux uniques » de Lynette Yiadom-Boakye. Sa composition rappelle quelques grands exemples de l'histoire de la peinture occidentale, et notamment la femme à l'ombrelle, dite « la Promenade » de Claude Monet dont Yiadom-Boakye semble invertir tous les codes pour mieux se les approprier : à la femme blanche aux vêtements vaporeux et pastels, portant robe, ombrelle et voilette, se substitue une jeune femme noire, mains dans le dos, portant un pantalon rouge et des souliers d'un vert très vif. L'artiste défie ainsi la tradition du portrait peint en représentant majoritairement des personnages noirs qu'elle inscrit ainsi, d'un geste très politique, dans la grande tradition de l'histoire de l'art. Ces personnages sont fictifs, ils ne représentent pas un modèle mais prennent la dimension d'une figure type, d'un nouveau « canon ».

The Twitcher a été présenté pour la première fois par la Collection Pinault lors de l'exposition « Ouverture » à la Bourse de Commerce en 2021.

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