Sleepy Head
Céramique émaillée
43,5 × 17 × 25 cm
La conquête spatiale et la guerre froide ont profondément influencé l'imaginaire de Kiki Kogelnik et son travail artistique, qu'elle qualifie d’« art spatial ». À travers divers médiums, Kogelnik explore la manière dont la technologie peut bouleverser le corps et l’identité féminine. Dans une perspective féministe et scientifique, elle interroge la mutabilité des rôles de genre.
Kiki Kogelnik commence la céramique au début des années 1970 et réalise une série de Têtes bulbeuses qui s’intègre à l’univers cosmique de ses peintures de l’époque, où flottent des corps de femmes-robots ou extra-terrestres. L'œuvre Sleepy Head pourrait être considérée comme un autoportrait, car elle présente le maquillage distinctif des yeux que Kogelnik portait dans les années 1960 : des cils verts exagérés semblant dégouliner le long de ses joues.
La bouche de la sculpture forme un orifice noir ouvert, à la fois suggestif et comique, tandis que les cheveux, tressés dans des nuances de bleu et de vert, tombent d'une grande ouverture à l'arrière de la tête jusqu'à sa base. L'esthétique cyborg de cette tête endormie se mêle à la forme archaïque des figures de l'artiste céramiste Vally Wieselthier (1895-1945), que Kogelnik collectionnait. Kogelnik décrivait ses Têtes comme étant « belles, riches, mondaines, superficielles, ennuyées, ni heureuses ni malheureuses, sans pensées profondes, sans sentiments, sans émotions ».
Cette œuvre a été montrée pour la première fois par la Collection Pinault en 2023 au Couvent des Jacobins à Rennes à l’occasion de l’exposition « Forever Sixties ».
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