Le déjeuner sur l'herbe

1964

Sérigraphie quadrichromie sur toile

175.5 x 196 cm

À partir de 1967, Alain Jacquet fait du point l’entité génératrice de son œuvre et prend Le Déjeuner sur l’herbe d’Édouard Manet, chef-d’œuvre de la modernité picturale, comme sujet de sa première peinture « mécanique » en le recomposant librement. Au premier plan, deux hommes habillés, parmi lesquels le critique d’art Pierre Restany (le rédacteur du Manifeste du nouveau réalisme), entourent Jeannine de Goldschmidt (directrice de la galerie J) dénudée ; de l’autre côté d’un plan d’eau, une silhouette féminine difficilement identifiable contemple la scène. La reproduction sérigraphique de l’image photographique en a dilaté la trame au point de faire apparaître les points qui la composent, introduisant un effet d’instabilité chromatique. Ce Déjeuner sur l’herbe tient une place cardinale dans l’œuvre de Jacquet ; pièce charnière dans sa production, elle intègre, comme le fait alors l’art optique, l’accommodement du spectateur dans la perception des formes, tandis que la technique choisie rend l’image multipliable à l’infini, questionnant la question de la reproductibilité des œuvres, de la signature, interrogeant le statut même de la peinture.

Cette œuvre a été montrée pour la première fois par la Collection Pinault en 2023 au Couvent des Jacobins à Rennes à l’occasion de l’exposition « Forever Sixties ».

Expositions
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