Jane

2019

Huile sur toile

61 x 50 cm

Dans son entourage, Cheng capte une gestuelle, un visage : des lèvres serrées et tendues vers un briquet, un homme portant sa bouche à un filet d'eau, des mains protégeant la flamme d'une allumette, l'ombre colorée de la nuit sur un visage, un jeune homme la tête dans les mains…

L'artiste née en 1989 en Chine, qui vit entre Shanghai et Paris, resserre le cadre et s'inspire de la photographie pour imaginer des peintures de petit format, scènes de rencontres, fragments intimes, à la tension claire obscure. L'artiste représente des situations ordinaires, une somme de petits gestes. Elle s'emploie à restituer halos, nimbes, reflets, flammes, éclats d'eau, autant d'états instables que sa peinture saisit avec une troublante sensualité.
Il s'agit ici de représenter une femme en train d'allumer une cigarette. Si le genre du sujet nous est donné au travers du titre de l'œuvre (Jane), en nous livrant son prénom, une ambiguïté demeure. La cigarette participe de cette indécision, en déplaçant notre attention, en nous invitant à être témoin d'un moment privé, dans un espace intime. La matière picturale et la position du personnage donne à cette scène une présence presque érotique.

L'artiste se confronte à une histoire de l'art occidental et s'intéresse au sujet même de la peinture, celui de la lumière traitée autant par Van Eyck, ou Georges de La Tour, que par des peintres plus contemporains. La jeune femme du tableau porte la flamme à sa cigarette, le visage nimbé par la lueur du briquet, le pouce transluminescent, dont l'incandescence semble percer la toile.

Cette œuvre de Xinyi Cheng a été présentée par la Collection Pinault pour la première fois lors de l'exposition « Ouverture » à la Bourse de Commerce en 2021.

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