Études
Techniques mixtes sur papier
Dimensions variables
« Pour moi trois manières, en ce qui me concerne, de dessiner : des petits croquis de travail sans recherches esthétiques mais non sans charme dans le résultat. Dans certains cas, ces premiers dessins j’ai envie de les pousser pour mon plaisir. Enfin, les dessins destinés à l’amitié ou au commerce et évidemment plus soignés d’apparence. »
Pour Martial Raysse le dessin est à la fois maîtrise pratique de l’exercice artistique et discipline exigeante de la pensée. C’est un geste fort d’inscription dans la longue histoire de l’art et de confrontation avec les maîtres anciens, notamment Léonard de Vinci et Nicolas Poussin. C’est aussi une manière de comprendre le travail artistique dans son versant de « labeur » : « J’apprends mon métier. Tout ce que je voudrais qu’on dise, en les regardant, c’est que j’ai travaillé, travaillé… Je dessine les personnages, jusqu’à trouver la bonne posture. Puis je fais d’autres dessins, pour les placer dans une scénographie. Quand j’en suis satisfait, j’en fais des Xerox, je les projette sur la toile, je dessine les contours au fusain, j’éteins : je reprends les lignes. Je me mets à peindre ensuite. »
Esquisses sur le motif multipliable et transformables à l’infini, captures pointilleuses d’un détail de paysage, projets pour les ensembles monumentaux, études qui s’approprient les thèmes classiques de la peinture et qui les détournent avec humour, collages, ou bien fragments d’une vision, autant de supports en vue des grandes compositions picturales, les dessins de Raysse acquièrent une valeur en soi, et constituent un corpus polymorphe enrichi d’énigmatiques poésies.