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Huile sur toile
243,5 × 214 cm
Sur un fond sanguin, apocalyptique, dont la ligne d'horizon est bouchée par le fantôme d'une barre d'immeubles, un jeune homme torse nu, émacié, les yeux écarquillés nous fait face. Son visage est masqué derrière un foulard noir. Saisi dans une posture d'arrêt, il semble désigner la figure sombre et dentue, sorte de monstre menaçant, qui montre les crocs à droite du tableau, les yeux injectés de sang, prêt à bondir au cœur.
Florian Krewer s'inspire de photographies de ses proches, pris dans leur environnement urbain, pour représenter ces jeunes hommes dans des peintures de grand format. Mais l'attention particulière que cet artiste (né en 1986) porte à la monumentalité des figures, aux couleurs et aux effets de matière, rappellent ceux de son aîné et ami Peter Doig. La simplification des corps transforme ces silhouettes d'aujourd'hui en figures universelles, expressionnistes, étranges et inquiétantes, animées d'une extraordinaire énergie.
Si le pouvoir de la peinture est d'incarner, Florian Krewer touche à son mystère quand ses toiles entières deviennent chairs et couleurs à vif, disputées à la nuit noire ou rougeoyante de colère. Des scènes urbaines, de rixes, de battles, où l'harceleur, le complice et la victime se confondent.