Sans titre

2016

Peinture à l'huile sur toile

190 × 570 cm

Dans les deux œuvres présentées à Laennec, une collision entre couleurs et mouvements, pigments et lumière, fluidité et densité, sert une métaphysique de l'espace que le visiteur perçoit dans ces contrastes. Il est difficile de délimiter les nuances de couleurs: le gris bleuté, le jaune ocre, les bruns chauds, l'orange ombré, le vert gris, le blanc noir argenté… En alchimiste, Wang Yancheng peint « son rêve de paysage » avec la couleur dont il n'a cessé d'interroger, entre 2000 et 2010, les transformations physiologiques et leurs conséquences chromatiques sur notre regard.

Comme il le dit lui-même, Wang Yancheng « réveille la matière », ses gestes sont spontanés ; il travaille les reliefs de masse et les fluidités de la couleur dans une grande harmonie à partir d'interventions répétées du pinceau, qui procède par étapes constructrices.

En regardant attentivement la peinture de Wang Yancheng qui exprime selon ses propres mots « sa vie, sa pensée, son âme », l'on peut voir que l'artiste a posé et gratté la matière, qu'il a superposé les strates de couleurs pour accentuer la profondeur, créer cet espace mouvant propre à ses toiles. Les traits à l'œuvre dans ses peintures témoignent de ce geste ancestral qui continue de prolonger la spontanéité de l'héritage calligraphique de Wang Yancheng.

C'est peut-être le néologisme « chaosmos » de Gilles Deleuze, qui définissait le chef-d'œuvre comme un état intermédiaire entre le chaos indifférencié et le cosmos parfait, qui exprimerait avec le plus de justesse le mélange de turbulence et d'harmonie de la peinture de Wang Yancheng.

Expositions
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