Nana noire

1965

Peinture, laine et tissu sur treillis métallique

140 × 120 cm

Dans l’œuvre de Niki de Saint Phalle, la résistance à l’assujettissement des femmes rejoint la lutte des minorités afro-américaines, victimes de la violence inhérente à la société américaine. Nana Noire (1965) est l’une des premières « Nanas » noires réalisées par Niki de Saint Phalle, après Black Rosy (ou Mon coeur appartient à Rosy, 1965), également faite de tissu et de laine, et montée sur grillage. Nana noire, comme Black Rosy, est sans doute – même si son appellation plus générique ne l’atteste pas – une référence à Rosa Parks, figure emblématique du combat contre le racisme aux États-Unis. La Nana Noire conjugue combat antiraciste et lutte antisexiste en affirmant sa place dans l’espace par ses formes généreuses, voire monumentales, sa position acrobatique la tête en bas, et la gaieté des couleurs de son vêtement. En 1965, la manifestation historique conduite par Martin Luther King en Alabama et l’adoption du Voting Right Act au mois d’août garantissent le droit de vote à tous les citoyens américains. L’apparition, l’année suivante, du mouvement du « Black Power », inspire à Niki de Saint Phall le titre « Les Nanas au pouvoir » pour son exposition au Stedelijk Museum d’Amsterdam.