Jewel

D’abord plongé dans l‘obscurité, le spectateur du film Jewel discerne par intermittences les éclats bleutés d’un linophryne lucifer, poisson bioluminescent qui produit sa propre lumière pour se repérer dans les abysses. Ces premières images à la beauté saisissante font office de prologue mythique à une scène plus facilement identifiable, ancrée dans notre temps. Suivant un long mouvement rétroactif, la caméra dévoile une confrontation entre deux danseurs, de part et d’autre d’un haut-parleur diffusant du chaâbi, musique populaire arabe extrêmement rythmée et entrainante.

Cette joute chorégraphique, hypnotique, est la reconstitution d’une scène à laquelle l’artiste a réellement assisté dans une rue du Caire. Dans un grand souci du détail, il a porté une attention particulière au choix de ses acteurs et à leurs costumes. Ce film considéré dans son ensemble, en dépit d’une narration énigmatique, nous livre une expérience sensorielle forte, où l’image, la danse et la musique sont autant de sources de séduction.

Présente au sein de la Collection Pinault, l’œuvre Jewel a notamment été projetée à l’occasion de l’exposition « Paroles des Images » en 2012-2013, consacrée à l’image en mouvement, à Palazzo Grassi à Venise.