Crystal Skull

Douze vitrines identiques suscitent l’excitation de la découverte propre à un muséum d’histoire naturelle. Mais les ossements ne sont pas ceux attendus : les douze petits crânes humains sont en verre opaque, matériau chatoyant qui renvoie à une fétichisation de l’os iconique de l’histoire de l’art. Référence aux vanités depuis la Renaissance, il représente par excellence la mort et l’absurdité de la vie.

Nettement plus petit que la proportion humaine et exposé sous vitrine, le crâne paraît néanmoins devenir dans Crystal Skull un objet à la fois de décoration et de collection. En le répétant en douze exemplaires identiques, Sherrie Levine invoque un cadre de vente où le crâne devient un produit de luxe monnayable.

Au croisement d’une évocation de l’histoire des natures mortes et d’une préciosité du crâne humain chère à l’art contemporain, l’œuvre Crystal Skull de Sherrie Levine est conservée au sein de la Collection Pinault. Elle a été présentée pour la première fois à l’occasion de l’exposition « Prima Materia » à Punta della Dogana.