Ce que le Chevalier couvert de cendres a raconté à son retour
Pigment et acrylique sur toile montée sur châssis
260,5 × 868 cm ; 190 × 570 cm
Dans ces deux peintures-fresques d'Hélène Delprat, intitulées Ce que le Chevalier couvert de cendres a raconté à son retour et Où l'on découvre des merveilles hydrauliques et bizarres, toute la richesse de ses influences et de ses références cinématographiques, littéraires, philosophiques, picturales et musicales se dévoilent – un « fatras », dit-elle, des Métamorphoses d'Ovide à Cocteau, du jardin de Boboli à Florence à Francis Picabia ou Mike Kelley, de la série télévisée Chapeau melon et bottes de cuir à l'opuscule Voyages extraordinaires du satirique antique Lucien de Samosate.
Hélène Delprat procède ainsi dans ses peintures à des rapprochements fulgurants qui, à bien des égards, nous rappellent la pratique d'Aby Warburg qui la fascine et au sujet duquel elle écrit: « Toutes ces planches, ces images assemblées, montrent l'intelligence de pouvoir décloisonner l'histoire de l'art et la rattacher à d'autres disciplines ».
Les titres de ses œuvres sont déjà des fictions mystérieuses et épiques qui nous transportent: Ce que le Chevalier couvert de cendres a raconté à son retour ou encore Où l'on découvre des merveilles hydrauliques et bizarres dont la fascination se poursuit lorsque l'on découvre la taille et le foisonnement de détails et de couleurs de ces fresques oniriques. Des fleurs magiques, des champignons avec des yeux et des bouches, des algues, des insectes, des silhouettes humaines ou mythologiques, des têtes difformes, des voies lactées explosives… C'est à l'exploration et à l'apparition de ces « mondes fantastiques » que sont conviés les visiteurs, plongés « dans un état indéfinissable, entre l'inconscience et la conscience ».
Dans ces immenses toiles pailletées, à la fois légères et terrifiantes, il y a une dimension onirique qui naît des éléments mystérieux dessinés dans des entrelacs, des coulures, des mélanges de nuances de couleurs, de dégradés et de lignes d'où « apparaissent et disparaissent des figures humaines, minérales ou paysagères plus ou moins définies ».