Black Out (Detroit River)

2001

Cibachromes montés sur panneaux, 8 éléments

71.1 x 129.5 cm (chaque)

Le travail de Mike Kelley s’intéresse à la façon dont la subjectivité individuelle est façonnée par les structures de pouvoir familiales et institutionnelles au sein de la société américaine capitaliste postmoderne. Dans cette œuvre, l’artiste convoque la théorie alors en vogue du refoulement de la mémoire traumatique, selon laquelle notre mémoire pourrait bloquer l’accès à certains souvenirs.

Pour cette série, Mike Kelley retourne dans les banlieues populaires de Detroit (Michigan, USA) où il a grandi. Naviguant sur la Detroit River, Kelley photographie divers lieux le long des berges à la manière d’un panorama. Au développement, il réalise qu’un problème technique a obstrué la pellicule et qu’une grande partie de chacune des images est noire. L’artiste y voit une métaphore opportune : les zones noires sont comme des trous de mémoire (black-out), zones dont il ne parvient pas à se souvenir, potentiellement à cause d’un traumatisme.

Installées en séquence et alignées par l’horizon, les images offrent le spectacle d’un paysage multiple et furtif. Kelley compare également ce dispositif à la sensation que peut avoir un enfant endormi à l’arrière d’une voiture, qui se réveille de temps en temps et découvre un nouveau paysage à chaque fois.

L’œuvre Black Out (Detroit River) a été montrée pour la première fois par la Collection Pinault à la Bourse de Commerce en 2023 lors de l’exposition « Mike Kelley. Ghost and Spirit ».

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