Cri
Ivoire d'éléphant (Loxodonta Africana) sur un socle en bois
Dimensions totales: 147,3 × 102,7 × 60,5 cm
Le Cri d'Adel Abdessemed est celui de toutes les détresses, celui qu'inspirent toutes les horreurs, celui qui a retenti, le 8 juin 1972, à Trang Bang, à quelques kilomètres de Saigon, au Vietnam, dans la gorge épouvantée de Kim Phuc, une petite fille de 9 ans fuyant les bombardements américains et la brûlure de son corps atteint par le napalm.
Cette image, fixée par le photographe Nick Ut de l'Associated Press, est devenue l'une des icônes douloureuses du 20e siècle, de ses violences et de ses tragédies. Adel Abdessemed (né en 1971 à Constantine, en Algérie) a choisi de retranscrire en ivoire cette image universelle, à la façon d'une statue religieuse, comme le corps d'un christ transfiguré et sans crucifix.
Abdessemed a vingt ans lorsque commence la vague d'actes terroristes qui plonge son pays d'origine dans la guerre civile pendant une décennie. Il quitte l'Algérie en 1994 après l'assassinat du directeur de son école et vient poursuivre ses études en France, aux Beaux-arts de Lyon, puis séjourne à Berlin et à New York. Il vit et travaille aujourd'hui à Paris.
Déjà prêtée en 2016 au musée du quai Branly pour l'exposition « Jacques Chirac », Cri est présentée pour la première fois dans le cadre d'une exposition de la Collection Pinault dans « Au-delà de la couleur » au Couvent des Jacobins de Rennes en 2021.