Quasi Objects: My Room is a Fish Bowl, AC/DC Snakes, Happy Ending, Il Tempo del Postino, Opalescent acrylic glass podium, Disklavier Piano.

2014

Divers ballons d'hélium gonflables en forme de poisson, prises électriques et adaptateurs, lampe avec abat-jour Arne Jacobsen, système électrique, fil électrique et prise, loupe, estrade en verre acrylique opalescent, éclairage LED, 6 prises

194,5 x 600 x 300 cm

Pour Philippe Parreno, les divers éléments qui composent cette œuvre font figure de « quasi-objet ». Cette notion, empruntée à la pensée de Michel Serres, désigne le rôle de médiation intersubjective joué par certains objets qui, à l’instar des billets de banque ou des ballons de football, agissent comme des outils relationnels permettant aux individus de se situer les uns par rapport aux autres. Les « quasi-objets » sont des « presque-sujets ». Par leur nature interactionnelle, ils existent au-delà d’eux-mêmes, en tant que situation issue de leur mise en relation. Chacun des « quasi-objets » regroupés par l’artiste renvoie à l’un de ses projets antérieurs. Cohabitent ainsi, sur un podium rectangu-laire en verre opalescent, des poissons gonflables remplis d’hélium, un piano mécanique Disklavier interprétant la pièce Nuages gris de Franz Liszt, une lampe conçue par Arne Jacobsen, ainsi que deux AC/DC Snakes, des assemblages constitués d’adaptateurs, de multiprises et de veilleuses, dont les premières versions remontent à 1995. Les éléments lumineux et sonores de l’installation sont synchronisés à l’aide d’un algorithme conçu par l’artiste. Seuls les poissons emplis d’hélium, dont la déambulation nonchalante suit le rythme incertain des courants d’air et des allées et venues des visiteurs, semblent échapper à ce programme automatisé. En réemployant ces formes préexistantes, Parreno réinterprète la généalogie de son travail, et crée une j onction au carrefour de ses différents projets qui, par leur rencontre, s’hybrident et se réinventent.

La Collection Pinault a présenté cette œuvre pour la première fois à l’occasion de l’exposition « Accrochage » (2016) à la Punta della Dogana à Venise, puis pour « Une seconde d’éternité » (2022) à la Bourse de Commerce à Paris.

Expositions