OPERA (QM.15)

2016

Vidéo haute définition, projecteur video, écrans, lecteur multimédia, haut-parleurs, éclairage, filtres

Elément Vidéo: 8,5min.
Surface de projection (Surface minimum d'installation): (largeur) 1500 × (profondeur) 750 cm (590 9/16 × 295 1/4 in)

OPERA (QM.15), une œuvre de Dominique Gonzalez-Foerster, habite la Galerie 3 de la Bourse de Commerce et y fait résonner la présence de Maria Callas.

Dominique Gonzalez-Foerster nourrit son œuvre d’une mémoire vivante du cinéma, de la littérature et des structures ouvertes de l’architecture et de la musique. En 2012, elle initie une série d’œuvres performatives, des apparitions, dans lesquelles elle incarne des personnages aussi divers que Bob Dylan, Emily Brontë, Louis II de Bavière, qui forment un opéra fragmenté intitulé, M.2062. Ces performances, durant lesquelles l’artiste se laisse habiter par d’autres personnages, réactivent des performances célèbres, voire « cultes », parfois à travers des projections holographiques. L’artiste précise combien ces apparitions « ont plus à voir avec une séance de spiritisme – une tentative de communiquer avec certains esprits – plutôt qu’avec du théâtre ou du cinéma, une sorte de transe préparée, permettant l’apparition ou la réapparition de moments artistiques intenses ». Elle choisit aussi de placer le visiteur au cœur de l’œuvre. 

En janvier 2016, elle incarne l’opéra et se transforme en Maria Callas. Cette apparition devient une œuvre autonome OPERA (QM.15). Figure archétypale, surgissant de l’obscurité avant de s’y dissiper à nouveau, la Callas apparaît. L’artiste hante l’espace de la galerie à travers cette enveloppe spectrale, lui insuffle une nouvelle intensité autant qu’elle est habitée par la diva, jusqu’à confondre sa voix à celle de la soprano. Les enregistrements d’Arias de Medea de Luigi Cherubini, de La Traviata de Giuseppe Verdi et de La Gioconda d’Amilcare Ponchielli, sont ceux de la jeune Maria Callas au sommet de son art, alors que son emblématique robe rouge signe les dernières représentations de la diva, dix années avant sa mort. La disjonction – dans une même image – de deux temporalités irréconciliables, accentue l’émotion générée par la rémanence de cette image fantôme, même après que l’artifice de cette illusion a été révélé. Il se dégage de ce corps flottant au traitement spectrogène une forme d’irrationalité, une fascination mêlée de stupeur. « Les apparitions de Dominique Gonzalez-Foerster donnent corps à un entremonde, où même à distance, dans des temporalités et des mondes parallèles, l’art et la vie, le réel et l’imaginaire peuvent, pour un temps, cohabiter ». Emma Lavigne, extrait du catalogue de l’exposition

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