Ever After: A Trilogy (I... I... I...)

La présence d'une souris ; la tête passée à travers un trou à même le sol, à de quoi surprendre dans une exposition. Pus encore lorsqu'elle s'adresse à nous avec une voix enfantine – c'est la voix de la fille de l'artiste que l'on entend. Cette petite souris animatronique balbutiante, tente en vain d'articuler un discours, dans un monologue assez confus, puis y renonce et avoue ne pas savoir quoi dire. Comme souvent dans le travail de Ryan Gander, malice et surprise caractérisent Ever After: A Trilogy (I... I... I...), œuvre dont la légèreté facilite la rencontre avec le spectateur. Munie d'une batterie, prisonnière de sa « boucle » programmatique, cette souris surprend le parcours du visiteur, trouble, fait illusion. Condamnée à vivre cycles après cycles, jusqu'à épuisement, elle nous donne à penser et sourire sur notre condition.

À partir d'objets et faits tirés de son expérience personnelle, Ryan Gander développe une pratique généreuse qui invite le travail de l'imaginaire et du rêve. Comme il le dit : « En cette époque où il y a beaucoup de bruit, de clignotements, d'inquiétudes, de bips, de couleurs vives, de surfaces et de reflets brillants, de bruits forts, de cris et de coups – qui visent tous à commander notre attention – en fait, vous n'avez plus besoin de crier, un murmure suffit. Et parfois, un murmure amène une plus grande attention parce que la société a réalisé que les choses qui attirent notre attention sont souvent celles qui ne sont pas des informations valables et précieuses ».

Cette œuvre a été présentée pour la première fois par la Collection Pinault lors de l'exposition inaugurale de la Bourse de Commerce en 2021, intitulée « Ouverture ».