Autoritratto (Mi Fuma Il Cervello)
Moulage en bronze, système de fontaine et élément de chauffage électrique
200 x 88,4 x 49,5 cm
Outre le caractère engagé et insaisissable de l’œuvre d’Alighiero Boetti, on y décèle également une obsession relative à la question du double et de la dualité. Peintre, sculpteur et plasticien conceptuel, le travail de Boetti témoigne de la relation agitée entre le créateur et le monde environnant mais aussi de la relation entre l’homme et l’artiste.
L’artiste italien s’est rapidement détourné vers l’art en rejoignant le mouvement italien Arte Povera, ainsi défini par le critique d’art Germano Celant en 1967 et qui s'oppose aux propositions formalistes des grands courants américains de l'époque. Refusant les maniérismes d'une société vouée à la consommation, l'Arte Povera privilégie l'instinct, le naturel et l'éphémère. Alighiero Boetti utilise ainsi une grande gamme de matériaux « pauvres » dans son travail, notamment des stylos à bille, des timbres postaux et de la broderie pour réaliser ses séries de cartes et planisphères. Pour son Autoritratto conservé par la Collection Pinault, il s’agit de matériaux industriels. L’autoportrait est extrêmement présent dans les œuvres de Boetti, et marqué généralement par l’idée du dédoublement, particulièrement en 1972 lorsqu’il se met à signer Alighiero et Boetti.
Le travail de l’artiste a été montré pour la première fois par la Collection Pinault lors de l’exposition « Le Monde vous appartient » (2011-2013) à Palazzo Grassi.