Pose 1

Dessinateur surdoué et clochard par conviction, Michel Bascoulard parvient à développer une œuvre singulière et autodidacte sans jamais avoir quitté Bourges, sa ville natale. Le travestissement qu’il pratique pour son plaisir le pousse à s’intéresser à la photographie, voulant capturer ses multiples métamorphoses féminines qu’il préfère à son apparence de vagabond : « Si je me promène en tenue féminine c’est que j’est(i)me (sic) cette tenue plus esthétique », justifie-t-il.

Sans interruption de 1944 à sa mort tragique, en 1979, Marcel Bascoulard multiplie les autoportraits photographiques grimé en femme. Il procède méthodiquement, numérotant chacune de ses nombreuses « poses », lesquelles le représentent toujours droit, affrontant la caméra, dans un décor changeant, tenant souvent dans sa main gauche un fragment de miroir à la signification énigmatique. Sa physionomie évolue au gré des années, mais la conscience de soi ainsi que la posture, presque spectrale, demeurent inchangées.

La Collection Pinault conserve de nombreuses photographies de Michel Bascoulard, présentées pour la première fois lors de l'exposition « Dancing with Myself » qui s’est tenue en 2018 à Punta della Dogana à Venise.